Cela fait quand même des milliers d’années que cette inquiétude dure, et elle a une explication : lorsque les juifs vivaient en diaspora, éparpillés dans beaucoup de pays du monde, s’occupant de commerce et de change, l’inquiétude était celle d’être débarqué des pays en question. Pour des raisons de nationalisme, de différends avec les pouvoirs locaux, ou tout simplement parce que des opportunités s’offraient ailleurs, c’est-à-dire une plus grande liberté d’action.
Les juifs ont été chassés d’Espagne à la fin du XVe siècle, ils ont été chassés du Portugal dans la foulée (c’était ça ou la conversion, d’où les Marannes, les juifs cachés), puis ils ont été chassés d’Europe centrale au milieu du XXe siècle, et enfin des pays du Maghreb et des pays arabes suite aux indépendances et aux guerres israélo-arabes. Aujourd’hui, selon leurs représentants plus ou moins représentatifs, les juifs seraient chassés de France par l’inquiétude due à la montée de l’islamisme.
« Là-bas [Israël] on nous traite pas de sales juifs »
Les juifs auront toujours peur
Le problème, si l’inquiétude est parfois fondée, voir les événements de 2014 à Sarcelles, c’est que l’inclination sioniste très nette ou la judéophilie des médias français, pour ne pas aller plus loin, font douter de la réalité événementielle ou objective de cette inquiétude.
Les attentats des années 2015-2016 ont touché indifféremment des Français de toutes origines, couleurs, confessions. Il s’agissait pour leurs commanditaires de répandre une terreur pour des raisons politiques, et non irako-syriennes. Aujourd’hui, l’inquiétude a changé de monture : ce sont les soulèvements sociaux des Gilets jaunes, la déstabilisation politico-sociale, l’assimilation des « juifs » à la banque, au capitalisme, à l’oligarchie.
La télévision, en cela, ne reflète pas la réalité démographique des communautés, mais elle révèle une réalité inattaquable : le sentiment général y est à 95 % judéophile, ou socialo-sioniste, pour parler plus politiquement. Pas besoin de faire un dessin des années 30, la télé française est tout sauf islamiste, idem pour la presse et la radio.
Dans ce cas, comment comprendre que les médias, de manière générale, transmettent le virus de l’inquiétude juive ? Car il s’agit de cela : de la même façon que les bourgeois ont tremblé devant leur écran de télé lors des émeutes des banlieues en octobre 2005, les juifs français ont de quoi s’inquiéter car il n’est pas une semaine, un jour sans qu’on n’aborde la question de leur inquiétude !
Par exemple avec la Shoah, la Shoah qui peut revenir, l’antisémitisme qui revient, le réveil de la Bête immonde, la guerre israélo-palestinienne, les conflits du Proche-Orient, l’extrême gauche ou l’extrême droite anti-impérialistes et donc anti-israéliennes, Israël étant le bras armé de l’Empire US dans la région... C’est tout l’objet de notre rubrique La minute de la Mémoire.
La peur est donc une maladie qui s’attrape par les médias aujourd’hui, et le résultat est une surreprésentation de la peur, sans qu’il y ait parfois la moindre raison objective pour cela. Le règne de la peur a d’autres raisons que l’objet de la peur elle-même...
Le pouvoir d’inquiéter
On se souvient de l’exemple incroyable de ce pseudo-croche-patte à Sarcelles, justement, qui avait fini en quasi-crime d’État et qui avait fait la une des médias. Derrière, rien, rien qu’une petite altercation entre adolescents. De là à dire que la communauté organisée jette de l’huile sur le feu pour fermer la communauté juive au pays hôte, en l’occurrence la France, et mieux la contrôler (par la peur), il n’y a qu’un pas que nous franchissons ; et pourquoi ?
Parce que c’est exactement comme ça que le grand kehalim (le conseil des autorités juives) a procédé pendant des siècles en Russie et ailleurs. Les communautés juives étaient enfermées dans une peur des habitants des pays hôtes, cette peur soudait la communauté mais la fermait à une assimilation, ce que les dirigeants de ces communautés craignaient plus que tout – leur pouvoir étant corrélé à cette peur –, n’hésitant pas à mettre en danger des juifs pour prouver aux autres juifs qu’ils vivaient en permanence sur la corde raide.
D’où cette inquiétude actuelle qui vire parfois à la paranoïa, mais cela ne nous fait pas oublier la responsabilité de l’école publique, qui n’a pas été capable de sanctuariser ses lieux. La discipline ayant disparu, merci Mai 68, l’école est devenue le réceptacle de tous les conflits, sociaux, confessionnels, et il sera très difficile de revenir en arrière, vu le travail de sape des gauchistes à la tête de cette institution. Ils ont clairement joué les immigrés contre les Français, coupant toute possibilité d’assimilation !
Et là on rejoint Zemmour, dont le constat est sans fard. Mais il ne faut pas oublier la responsabilité du grand kehalim, qui a instauré l’antiracisme pour le dénoncer 35 ans plus tard. Un grand kehalim qui ne cherche pas la paix, finalement, puisqu’il criminalise toutes les communautés, ou ce qu’il considère comme telles (les chrétiens, les musulmans), sauf la sienne, qu’il victimise. Car victimiser les uns c’est criminaliser les autres.
L’inquiétude des juifs du quotidien est donc le plus sûr moyen de les dominer et de les manipuler (par exemple pour faire leur aliyah, dans un pays cent fois moins sûr en vérité), et une manière d’entretenir les méfiances et tensions intercommunautaires, surtout quand on soutient l’action maléfique d’Israël au Proche-Orient, ce qui est le cas du CRIF, qui ne parle pendant ses fameux dîners que de ça aux présidents et ministres successifs qui viennent y gober leurs ordres !
Juge et partie, pyromane et pompier, le CRIF a une lourde responsabilité dans l’état d’esprit de la communauté juive française.